Moi, maman

J’écris ces mots quelques jours à peine suivant le premier anniversaire de mon deuxième enfant. Fabrizio est arrivé en novembre 2022, alors que son frère venait d’avoir deux ans, un deux ans bien senti avec beaucoup d’émotions et d’apprentissage. Nul besoin de vous dire que depuis, c’est un véritable tourbillon qui s’est emparé de notre maisonnée. Entre les séances d’allaitement interminables et les nuits (très) écourtées, nous avons dû faire face à une année remplie de crises, de pleurs, de négociations, de non, et j’en passe. Oh comme on en a surmonté, des montagnes. J’ai peine à croire tout le chemin qu’on a parcouru ensemble depuis. Mon bébé a grandi doucement mais aussi rapidement, avec à ses côtés une maman qui aurait plus d’une fois eu besoin d’une pause, ou simplement d’une bonne nuit de sommeil et d’être bercée à son tour. 

Je regarde la dernière année en me félicitant d’avoir su mettre mon bien-être mental, physique et émotionnel au premier plan. Malgré le manque de patience et les idées parfois sombres qui m’habitaient en plein milieu de ce chaos qu’était notre famille, j’ai tenté de me prioriser le plus possible. Je garde de précieux souvenirs de mes promenades en poussette sous le chaud soleil de l’été, matcha à la main et podcast dans mes oreilles, à essayer de me changer les idées et prendre du temps pour moi à travers tout cela. Fabrizio m’a accompagnée plus d’une fois chez l’osthéo, le chiro et le kiné, cherchant à me remettre sur pied après deux grossesses rapprochées. J’ai souvent allaité en public, au restaurant avec des amis, et dans les cabines d’essayage; ma façon à moi d’intégrer bébé à ma vie, et de ne pas me laisser engloutir par la lourdeur que la routine d’un nouveau-né peut parfois avoir sur la vie d’une maman.

J’écris ces lignes alors que je sens enfin que je sors la tête de l’eau. Malgré le fait que le sommeil soit toujours un grand dilemme à la maison, je me sens enfin reprendre légèrement le contrôle sur moi-même, sur ma tête et sur mon cœur. Et cela, ça me réconforte beaucoup.

Si ma première expérience dans la maternité a été teintée d’angoisse et de stress, éloignée de mes êtres chers en pleine pandémie, je peux affirmer que Fabrizio m’a suivie partout où j’en avais envie. Ensemble, on a voyagé plus d’une fois, dormi en poussette, en avion et en voiture, et j’aime croire que ces expériences lui seront quelque part gravées dans sa mémoire, faisant de lui un petit garçon aventurier et ouvert sur le monde.

Alors que je reprends doucement le contrôle de mon corps, tout en m’ajustant à cette nouvelle réalité de maman x2, je pense à toutes les mamans qui vivent à leur tour un beau chaos rempli de défis et d’amour. Je leur souhaite de trouver une façon de se retrouver à travers les siestes, les coliques et les pleurs. De se permettre d’aller prendre un bain en pleine journée si elles le peuvent, de délaisser les tâches quotidiennes pour se nourrir ne serait-ce qu’un peu.

La maternité, c’est beau, mais c’est aussi une occasion de renaître soi-même. D’apprendre à demander de l’aide, à nommer ses besoins, et surtout, à s’aimer un peu plus, chaque jour. Être maman m’aura résolument changée, et je le sais bien, cela ne fait que commencer.