Chirurgie esthétique: mon histoire

J’avais 9 ans lorsque quelqu’un m’a fait remarquer, pour la première fois, que j’avais un nez aquilin. À l’époque, je me rappelle m’être précipitée vers le dictionnaire pour voir la définition, voir des photos de ce qu’un nez aquilin était. Un nez long, un nez croche, un nez… différent. Les années sont passées. À l’adolescence, un certain malaise s’est formé. Mon nez était résolument différent des autres, mon nez me dérangeait, je le savais, mais une force intérieure me poussait à vouloir l’accepter, à aimer ce trait de moi qui me différenciait des autres. J’étais constamment partagée entre deux sentiments, soit le complexe, ou le sentiment d’avoir ce petit je-ne-sais-quoi de différent. Ma confiance en moi s’est développée, s’est élaborée au fil du temps, toujours en prenant compte ce complexe qui me chicotait constamment. Était-ce un trait que j’haïssais? Étais-je plutôt fière de ce nez différent? Je ne savais pas trop. Les heures d’analyse intérieure, de conversation avec mes amies m’ont grandement aidée à passer au travers mon adolescence en m’affirmant, en aimant ma personne, et en acceptant de vivre ainsi. Encore incertaine du sentiment que j’avais envers ce trait de mon visage.

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Quelque chose au fond de moi me disait que s’accepter comme cela était une grande force, une grande fierté. Quelque chose me disait que la chirurgie esthétique n’était pas envisageable. C’était superficiel, c’était une honte, c’était mal. Ce n’était pas pour moi. Les années sont passées, j’ai continué de me regarder dans le miroir avec ce sentiment mitigé. Mes appréhensions envers la chirurgie esthétique se sont intensifiées et mon jugement envers l’industrie s’est installé. Je devais m’accepter comme j’étais, je devais aimer ce nez que je détestais au fond de moi. Je devais, surtout, arrêter d’en être obsédée, et arrêter d’en parler.

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Plusieurs années plus tard, me voilà du haut de mes trente-trois ans. Je me sens enfin forte, enfin bien dans ma peau, enfin bien là où je suis professionnellement et personnellement. J’ai surmonté des montagnes émotionnelles, des échecs professionnels, et j’ai acquis un bien-être intérieur bien mérité, une confiance en moi autrefois plus fragile. Mon complexe, toutefois, est encore là. Je vis toujours avec lui, chaque jour, chaque fois que je me regarde dans le miroir. J’ai pris l’habitude d’éviter les photos de profil, de faire semblant que je n’ai plus de problème avec ce petit trait de mon visage, je me suis habituée à vivre ainsi. Mais voilà qu’un jour, par hasard, ma vision s’éclaire : cela ne partira pas. Jamais. Ton nez est ainsi, et tu dois soit l’accepter, ou le changer. C’est un choix que tu dois prendre, enfin.

Je réalise alors que malgré tout le cheminement intérieur que j’ai fait depuis, malgré tout l’amour que j’ai reçu dans ma vie, et tous les commentaires extérieurs questionnant mon mal-être intérieur, je suis toujours mal dans ma peau. Je suis bien, mais je ne suis pas parfaitement bien. J’ai d’autres complexes, d’autres soucis, mais celui-là, il me chicote vraiment, vraiment beaucoup. Suis-je prête à vivre ainsi pour encore un autre trente ans? Soixante ans? Prête à analyser toute photo qu’il y aura de moi encore pendant toutes ces années? À ne voir que ça en me regardant?

Non.

Je n’en peux plus. Soudainement ma perception de tout cela change complètement. C’est comme si je ne voyais plus de raison de continuer à vivre ainsi. Pourquoi vivre complexée, à demi heureuse, si je peux faire en sorte de changer ma vie et de trouver une certaine paix intérieure envers tout cela?

Quelques jours plus tard, j’ai pris rendez-vous avec un chirurgien plasticien. Et je me suis effondrée en larmes dans son bureau.

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Avant

3 octobre 2017

Je me rends seule à mon rendez-vous exploratoire avec le chirurgien qu’une amie m’a recommandée. Je me sens fébrile, nerveuse, et surtout, très émotive. Parler de mon complexe à voix haute me rend grandement fragile. Il prend des photos, me pose des questions, puis me montre un exemple de ce que mon nez aurait l’air suite à une correction. J’insiste sur le fait que je veux me ressembler, que je veux obtenir une légère correction, que je veux conserver mon nez un brin différent, parce que c’est moi. Je quitte le bureau papiers en main, ma tête tourne à l’idée de penser que je passerais à l’acte, que je devrais assumer cette décision face au regard des autres. Et aussi, que c’est un choix qui affectera mes finances personnelles là, maintenant.

14 décembre 2017

J’y pense beaucoup, j’y pense chaque jour. Je me regarde, je me questionne si c’est nécessaire. J’ai vécu avec ce complexe pendant des années, après tout. Je me fais tranquillement à l’idée de vivre ce moment, de dire adieu à cette partie de moi. J’y pense, beaucoup. J’en parler à quelques amies, je regarde mes finances. Je me dis que je devrais faire le tout en hiver, lorsque je suis habituellement moins occupée.

11 janvier 2018

Je me réveille chaque matin en y pensant, je commence à être excitée à l’idée de changer ma vie. Je suis aussi très nerveuse, et je ne l’ai pas encore annoncé à mon copain. J’ai peur de sa réaction. Je veux être décidée et prête lorsque je lui annoncerai. J’en parle à une amie à moi qui est dans l’industrie de l’esthétique, et elle me réfère à un chirurgien situé à Toronto. L‘un des meilleurs au Canada. Elle me dit de prendre mon temps. C’est ce que je fais.

6 février 2018 

De retour en voiture vers la maison, je ressens l’urgence d’annoncer la décision à mon amoureux. J’ai une grosse boule dans la gorge, je redoute le moment, mais je ne peux plus le cacher. Je suis décidée. Je lui annonce pendant le souper. Je suis directe. Il réagit avec douceur, avec ouverture. Il veut comprendre le pourquoi de ma décision. Je me mets à lui expliquer, à cracher mes émotions, à pleurer de soulagement, à assumer mon choix pleinement. Je me sens libérée. Soulagée de voir que l’annonce semble être bien reçue de son côté. On passe une bonne heure à en discuter.

1ermars 2018

Je m’envole vers Toronto pour le travail. J’ai réussi à obtenir un rendez-vous de consultation de dernière minute avec le Dr. Somogyi, de la Toronto Plastic Surgery. Étant référée par ma merveilleuse amie, il fait une petite place pour moi entre deux rendez-vous. Je saute dans un taxi en arrivant à l’aéroport et je me rends vers son bureau au centre-ville. Il me reçoit tout sourire, malgré son emploi du temps chargé.

Je suis nerveuse. Je lui explique ce qui me dérange, je lui répète que c’est une décision extrêmement difficile pour moi. Je lui demande si cela va me changer beaucoup. Je ne veux pas que cela me change beaucoup…

Il prend des photos, puis me montre à l’aide d’un logiciel ce que mon nez aurait l’air suite à l’intervention. On discute de détails – de la bosse qui ne me dérange pas trop, du bout du nez que je trouve axé vers le bas – il écoute avec attention et me rassure. Il est d’un calme sécurisant. Il est aussi surtout très charismatique. Il semble vraiment aimer ce qu’il fait. Je me sens rassurée.

Je sors du rendez-vous ébranlée. Cela se concrétise : on a fixé une date approximative. J’appelle une amie pour lui raconter, et avoir son avis. Elle me dit que c’est super, que si je décide de le faire, elle viendra avec moi, même si c’est à quelques heures de route de la maison. Je raccroche en pensant que c’est un scénario possible, et que j’ai envie d’aller de l’avant.

14 mars 2018

Je fais une recherche sur Google pour voir les commentaires sur le Dr. Somogyi. Je veux connaître sa réputation, même si j’ai eu une bonne impression en le rencontrant. Je ne vois que des notes parfaites. Je lis des témoignages touchants, qui semblent empreints de reconnaissance envers lui.

Je suis heureuse et fébrile par ce qui s’en vient. Je commence à l’annoncer autour de moi. Je reçois beaucoup d’appui de la part de certaines personnes. Parfois un peu d’incompréhension face à ma décision, mais je sais au fond de moi que c’est la bonne chose. Je me sens à demi libérée par cette facette de ma vie.

28 mars 2018

Je pense beaucoup à la façon dont j’aborderai le tout sur mon blogue et sur les médias sociaux. Cela me stresse, j’en rêve la nuit. Je suis un peu obsédée avec tout ceci. Je commence à préparer mon voyage et à penser aux semaines suivant la chirurgie. Je planifie mes chroniques à la télé en fonction de la convalescence. Puis, je l’annonce finalement à mes parents lors d’un souper de famille. Leur réaction est neutre. C’est comme s’ils s’y attendaient depuis longtemps. Je suis abasourdie de voir qu’ils ne sont pas choqués, et qu’ils me posent des questions calmement afin d’en savoir plus sur l’opération. Je me dis que c’est peut-être moi qui en fais tout un plat depuis trop longtemps, finalement…

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Avant

11 avril 2018 

C’est ma fête, j’ai trente-quatre ans aujourd’hui. Je suis extrêmement stressée en pensant aux prochains jours. Mes amis m’entourent d’amour et de bons conseils. Je suis très émotive, excitée par ce qui s’en vient. Je commence enfin à le dire ouvertement et à être contente d’avoir pris la décision.

13 avril 2018

Je fais ma valise pour le grand départ vers Toronto dimanche. Sans trop savoir pourquoi, je me mets à pleurer à chaudes larmes. Je suis inconsolable. Je pense à toutes ces années pendant lesquelles j’ai été complexée, mal dans ma peau. Je ne peux pas croire que je mettrai enfin tout cela derrière moi. Je pleure par nervosité, par soulagement. C’est beaucoup pour moi. Je ne pense qu’à ça.

16 avril 2018

J’arrive à la clinique Cumberland dans Yorkville, à Toronto, à 7 am pile. Je suis excessivement nerveuse. On m’appelle pour me dire que c’est mon tour. Je serre mon amie dans mes bras, la larme à l’œil, et je me change pour l’opération. Une infirmière me donne quelques capsules à avaler et me parle du déroulement. Puis, je rencontre le Dr. Somogyi. Je suis contente de le voir. Je lui fais pleinement confiance, et je sais que je ne dois pas être nerveuse. Il me rassure, évidemment, avec son grand sourire. Puis on me laisse attendre dans un pièce pendant quelques minutes. Une pile de magazines me change les idées un peu. Je me dis que tout va bien aller. Tout va bien aller.

On m’appelle pour me rendre dans la salle d’opération. Je m’allonge sur un lit entouré d’instruments. L’infirmière me tient la main pendant que l’anesthésiste me pique. Je vois le Dr. Somogyi sourire tout près et me dire que ça va bien aller. Je ferme les yeux.

Je me réveille quelques heures plus tard. Ma gorge est sèche, mon nez est bloqué, ma tête est lourde. Une gentille infirmière me donne de l’eau et me parle. Je reprends mes esprits tranquillement.

C’est fait. C’est fait, Caroline.

Ma gentille amie me raccompagne à l’appartement que j’ai loué pour la semaine. Je suis un peu étourdie, pas super forte. Je me couche sur le divan pour le reste de la journée alors que mon amie veille sur moi.

Le Dr. Somogyi m’appelle en soirée pour savoir comment je vais. J’apprécie son coup de fil, je lui des nouvelles avec reconnaissance.

18 avril 2018

Les deux derniers jours ont été tranquilles et un peu difficiles. Un tissu bloque mes narines et j’ai encore un support qui protège mon nez. Je me sens mieux, j’ai repris mes esprit et j’ai bien dormi. Je retrouve l’appétit aussi. Mon visage est un peu enflé et j’ai des petits bleus sous les yeux, mais je suis contente de mon état, somme toute. Je m’attendais à bien pire! Je suis déjà prête à reprendre ma vie normalement, mais je dois rester tranquille encore un peu. J’ai un rendez-vous de suivi ce jour-là et on libère enfin mes narines. Je peux respirer librement, même si mon nez est lourd et sensible. Je me sens de mieux en mieux et j’arrive même à travailler à distance toute la journée.

20 avril 2018

Je me réveille tôt, je suis prête. Je prépare ma valise et j’ai hâte de quitter l’appartement, hâte de retourner à la maison. J’ai rendez-vous au bureau du chirurgien ce matin-là pour faire enlever mes points de suture ainsi que le support sur mon nez. J’ai peur que cela soit douloureux. À mon arrivée je suis accueillie avec gentillesse. L’assistante du Dr. Somogyi me demande de m’allonger afin d’enlever mes points. Ça ne fait pas mal du tout. Puis le Dr. Somogyi arrive dans la pièce et regarde mon état. Il enlève le support. C’est un sentiment bizarre, c’est encore sensible. Wow. À peine quatre jours plus tard et je suis déjà libérée. Évidemment, il est préférable de garder le tout plus longtemps, mais étant donné que je reprends le chemin de la maison ce jour-là, j’ai droit à une exception.

Je me lève pour me regarder dans le miroir. Je n’ai plus la bosse. Mon nez ne pointe plus vers le bas. C’est encore moi, je vois la différence, même si mon visage est encore enflé.

Je me mets à pleurer.

J’ai enfin mis cette partie de ma vie derrière moi.

Je l’ai enfin fait.

Je peux maintenant vivre librement.

Je remercie la vie pour cette grande leçon. Je sais qu’il y a une raison pour laquelle je devais attendre aussi longtemps avant de prendre cette décision. Je suis bien dans ma peau, et j’ai maintenant envie de parler de mon histoire, car je sais que je ne suis pas seule à connaître ce que c’est de vivre avec ce genre de complexe.

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Ceci est mon histoire, et j’espère que cela inspirera certaines personnes à voir la chirurgie esthétique autrement. Les opinions sont les miennes, merci de votre respect face à mon récit.